Merci à Juliette de nous avoir envoyé ce témoignage sur le « jeu de rôles » « J’ai vécu la Révolution française » :
Je suis enseignante en HG depuis 3 dans l’académie de Nantes. Et voilà trois ans que je pratique ce jeu avec des … secondes ! J’avais peur que mes élèves, plutôt à profil technologique, trouvent les 4 semaines d’histoire consacrées à la « révolution et aux expériences politiques de 1789 à 1848 » très rébarbatives…
Trois, années, trois expériences différentes, mais toujours la même pêche !
– La première année, j’ai bâti mon cours autour du jeu. En bref : je racontais, ils prenaient position. Nous nous sommes arrêtés en 1795. A la fin, cette expérience s’est transformée en projet interdisciplinaire avec la prof de lettres : les élèves ont eu à reprendre leur récit en utilisant des champs lexicaux et des figures de styles imposées… un véritable délice à corriger !
– l’année suivante, malgré une restructuration de mon plan de cours, j’ai réussi à répartir sur le jeu. Par contre, pas d’écho du coté du collègue de français, donc je leur ai demandé de rédiger le « journal intime » de leur révolution. Là encore, des productions exceptionnelles (dans leur dimension plastique également), notamment avec les élèves qui avaient choisi de vivre ces évènements cote à cote (ex : un vicomte et son palefrenier !), mais avec des opinions opposées ! Un grand moment d’histoire, je vous assure !
– cette année, je modifie à nouveau tout mon plan de cours, quittant délibérément la dimension chronologique. Pourtant, à la demande des redoublants (!), j’ai décidé de refaire le jeu ! Qui sait quelles surprises il nous réservera cette année… en tout cas, une chose est sûre, voici une expérience pédagogique qui « reste » pour les élèves.
Juliette Héron
PS : j’espère que Mireille Dumas ne sera pas trop déçue de constater que cette pratique du jeu de rôles n’entraîne ni profanation de cimetière, ni délire schizophrène, ni suicide collectif.