les jeux du griffon est une jeune société d’édition de wargames installée à Douarnenez.
Pour en apprendre un peu plus on pourra lire l’interview de son créateur sur le blog Dimicatio.
Au nom d’Allah est un jeu en solitaire de Lionel Liron, qui en est d’ailleurs aussi l’illustrateur.
Il s’agit ni plus ni moins que de jouer la conquête musulmane depuis la mort du prophète en 632 jusqu’à la bataille de Poitiers en 732.
Le jeu est livré en boite et propose un matériel de bonne qualité même s’il s’agit d’une production artisanale.
Il s’agit d’un jeu en solitaire basé sur des mécanismes assez simples. les règles sont clairement rédigées et compréhensibles même pour un joueur peu familier du monde du wargame.
Comme souvent dans ce type de jeu, la manipulation des pions est assez gourmande en temps et on aura intérêt à les garder classés dans des sachets différents ce qui fera gagner du temps lors des parties suivantes.
Joué en solitaire, le jeu est plaisant, mais la question pour nous est plutôt d’essayer de voir s’il est possible d’en tirer une adaptation pour la classe.
Il est évident qu’une utilisation collective en classe nécessitera une révision importante et surtout une simplification drastique des règles ainsi que du matériel utilisé. Mais la philosophie générale du jeu, qui se déroule à l’échelle stratégique de l’Europe occidentale à l’Asie centrale, peut aisément servir de base à la mise en place d’une activité ludique intéressante, en particulier en classe de 5ème. On pourra même sans trop de difficulté réutiliser tout ou partie du matériel, en tous cas assurément le plateau de jeu, dont on peut signaler au passage qu’il est esthétiquement réussi. En revanche (sauf à être renforcé au préalable), il n’est pas suffisamment solide pour une utilisation intensive en classe. Il pourra cependant sans difficulté être projeté à l’aide d’une webcam ou d’une Flex Cam reliées au vidéoprojecteur.
La difficulté principale réside dans le fait qu’il sera difficile de mener une partie entière sur le temps de classe. Peut-être alors peut-on se limiter à jouer, collectivement et en classe, un ou deux tours de jeu simplifiés afin d’en comprendre les mécanismes. Dans un deuxième temps une comparaison peut alors porter sur le plateau photographié à la fin d’une partie réelle en solitaire (jouée par exemple par l’enseignant lors d’une exténuante séance de préparation de cours ) et d’une carte des conquêtes en 751. Les questions des élèves sont généralement nourries dans ce genre de situation et l’assimilation en est facilitée. Dans tous les cas le jeu aura permis aux élèves de s’imprégner de l’espace des conquêtes musulmanes, des noms des civilisations confrontées à cette conquête mais aussi de la période concernée. Ils comprendront aussi peut-être plus facilement le lien étroit qui existe entre la naissance de cette nouvelle religion et les conquêtes qui l’ont suivie. Bien sûr le jeu ne peut suffire à enseigner ce chapitre du programme mais il peut être une bonne entrée en matière ou, pourquoi pas, également une bonne activité de synthèse. Si on à la chance d’intervenir dans le cadre d’IDD, alors une exploitation plus substantielle peut être envisagée.
Je n’ai malheureusement plus de 5ème pour tester ce jeu en classe mais nous sommes preneurs du récit de toute expérience de ce type.
Les jeux du Griffon, Les Jeux du GRIFFON 4, rue Duguay-Trouin 29100 DOUARNENEZ