Après une première livraison en juillet dernier (n°49), la revue Argos, une publication du SCEREN/CRDP de Créteil, propose un deuxième numéro sur les jeux sérieux en décembre 2012 (n°50) qui complète et enrichit le premier. Coordonnée par Thomas Pradeepa, Julien LLanas et Thomas Constant, les deux numéros alternent entre articles de réflexion et présentations de pratiques de terrain. On y trouvera ainsi les définitions et classification des jeux sérieux, aujourd’hui bien diffusées, de D.Djaouti et J. LLanas, un intéressant article d’Eric Sanchez (IFE) proposant une distinction entre serious game et serious play ou encore des articles sur les stéréotypes ou l’évaluation dans les jeux sérieux. Mais on y lira aussi avec intérêt de nombreux compte-rendu d’expériences d’utilisation de jeux en classe ou dans d’autres contextes de formation (comme la formation professionnelle).
Bref un tour d’horizon sinon exhaustif du moins assez copieux et qui pourra peut être aider certains enseignants à franchir le pas, tant il est vrai que si en ce moment le serious game est sur de nombreuses lèvres, il faut bien admettre qu’il est beaucoup plus présent dans les colloques ou les bureaux confortables que dans les classes. Il faut dire aussi qu’il est beaucoup plus facile d’en parler que de le pratiquer au quotidien de manière utile et efficace avec les élèves, et ce pour de multiples raisons qu’il serait trop long de développer ici.
A cet égard je ne peux m’empêcher d’ajouter mon grain de sel personnel en rappelant le fait que si le serious game est un jeu dont la finalité est l’apprentissage, alors le bon vieux jeu de plateau, de cartes ou de rôle est un fabuleux serious game. L’essayer c’est l’adopter ! Beaucoup plus facile à mettre en oeuvre que le jeu numérique, beaucoup moins coûteux pour la collectivité, il peut surtout être créé par l’enseignant lui-même, en fonction de ses projets, de ses élèves, de sa programmation et du temps dont il dispose, le replaçant en position de concepteur et maître d’oeuvre de ses propres outils pédagogiques. Et ça, pour qui connait vraiment les contraintes d’un enseignant dans sa classe, c’est un atout qui vaut de l’or.