Un peu de recul

Ayant procédé à un pas de côté dans mes fonctions professionnelles, j’en ai profité pour réfléchir un peu aux rapports du pédagogique et du ludique. Rassurez-vous, ça tient en peu de mots :

est-ce que le pédagogique doit être ludique ? NON. Le pédagogique ne DOIT rien être du tout. Ceux qui commencent leur phrase par quelque chose qui ressemble à « le pédagogique doit… » sont souvent des donneurs de leçon, dont la seule expertise consiste à être passé à l’école il y a fort longtemps et dont l’avis camoufle une bonne dose de morale. Pour autant, il ne s’agit pas d’une concession aux réactionnaires qui dénoncent les soit-disant dérives ludiques de l’éducation ou de la société car…

est-ce que le pédagogique PEUT être ludique ? OUI.  Faire apprendre sous forme de jeu présente deux avantages : d’une part, ça stimule la motivation (pas seulement d’entrée dans la tâche); d’autre part, ça fait travailler sur des objets inédits (la dynamique de systèmes, la simulation essentiellement) et fait travailler des compétences nouvelles ou peu sollicitées d’ordinaire (l’anticipation, l’imagination, la planification, la dynamique de groupe…).

est-ce que le ludique DOIT être pédagogique ? NON. Vouloir transformer tout objet ludique en apprentissage conduit souvent à du ludo-éducatif pauvre dans les deux domaines. Là-dessus, on serait plutôt d’accord avec certains ludologues, à condition qu’on n’oublie pas la question suivante…

est-ce que le ludique PEUT être pédagogique ? OUI. D’abord comme source d’inspiration : le monde des jeux  regorge d’idées de mécanismes transposables, ou source d’inspiration (quand les jeux eux-mêmes ne sont pas directement utilisables).  Et jouer, c’est au minimum un respect des règles et une forme de sociabilité… Par les temps qui courent, c’est loin d’être du luxe.

Laisser un commentaire