Nous l’attendions pour la rentrée 2014, il a finalement vu officiellement le jour fin janvier 2015, le Plan d’Accompagnement Personnalisé. Le voici : Le PAP, outil de suivi de la maternelle au lycée pour les 6 à 8 % des élèves ayant besoin d’adaptations pédagogiques et d’aménagements. Un de plus ? Oui, sans doute, mais c’est aussi un plus car il était nécessaire pour tous ces enfants ayant un trouble des apprentissages et pour qui le PPRE était si mal adapté, puisque visant à pallier une difficulté passagère, et pour qui le PPS, obligeant un passage par la MDPH n’était pas toujours nécessaire.
On demande aux enseignants d’adapter … mais comment ? Le PAP donne justement des pistes puisqu’il est à visée pédagogique. Beaucoup de bon sens et de simplicité dans ce document. Les propositions faites correspondent très bien aux adaptations les plus fréquemment demandées mais il est possible aussi d’ajouter ou de préciser certains aménagements, certaines adaptations. L’essentiel étant de répondre au mieux aux besoins individuels de l’enfant afin de lui permettre de rentrer plus sereinement dans les apprentissages. Un trouble des apprentissages est invisible mais il épuise, il demande beaucoup d’énergie, une compensation souvent importante, et si l’enfant n’est pas aidé il risque de se démotiver, de se bloquer, de perdre pied.
Pour la plupart des élèves DYS ou ayant un TDA/H, il est facile de modifier un texte ou un exercice en quelques clics : en agrandissant la taille des caractères et des interlignes : la lecture est alors plus rapide et plus fluide, ce qui aide aussi la compréhension. Les polices de caractères pour dyslexiques sont aussi parfois un bon outil.
Certains items du PAP sont déjà appliqués par la plupart des enseignants, comme « Énoncer l’objectif de la séance et en faire une synthèse à la fin » puisque c’est bénéfique pour toute la classe. Depuis Antoine de La Garanderie jusqu’aux dernières découvertes des neurosciences, les techniques qui facilitent l’apprentissage sont efficaces pour tous les enfants. Prendre en compte les DYS, c’est aussi améliorer sa pédagogie pour tous. Cette vidéo de Neurosup est passionnante pour découvrir la neuroéducation et trouver des outils efficients.
Le PAP se mettra en place à la demande de l’enseignant ou des parents, mais il nécessite l’avis du médecin scolaire ou du généraliste qui s’appuie sur les bilans des différents professionnels intervenant auprès de l’enfant. Il permet donc de faire du lien entre tous les acteurs qui s’occupent de l’enfant afin de coordonner les actions.
Comme tous les outils, celui-ci deviendra un réel atout s’il est utilisé à bon escient. Son efficacité dépendra :
– de la pertinence des aménagements et adaptations choisis
– de son application surtout.
Le fait qu’il suive l’élève durant toute sa scolarité permet non seulement une continuité mais aussi de constater l’évolution de ses besoins.
Un guide facile à lire, permet de distinguer PPRE, PAP, PAI et PPS : Quel plan pour qui ?
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Et pour en savoir plus encore avec le B.O.
Enfin, des sites utiles pour mieux comprendre les troubles des apprentissages : Fantadys, Hyper Super, webdoc TDAH, les “DYS” du Dr Pouhet , DFD, un c’est pas sorcier sur les DYS…
Claire Nunn