Vous en aviez rêvé, André Tricot l’a écrit

Est sorti il y a déjà quelques mois un ouvrage court mais fondamental pour tout pédagogue pressé (en raison de ses nombreux projets), qui s’intéresse à la fois du jeu et du numérique : Apprendre avec le numérique , mythes et réalités, d’André Tricot et Franck Amadieu (éditions Retz), que j’ai fini par lire après avoir eu la chance d’assister au séminaire du premier auteur dans mon université.

Cela faisait longtemps que nous cherchions au sein du réseau Ludus des références d’études réellement scientifiques pour les confronter à nos intuitions sur l’intérêt du jeu en classe. Or, dans les nombreux mythes que les auteurs examinent avec soin et clarté, le chapitre 2 « on apprend en jouant grâce au numérique » cite de nombreuses études et présente avec une prudence très rationnelle les intérêts et les limites du jeu en classe, qu’il soit serious game ou jeu video détourné à des fins pédagogiques. Pour simplifier à l’excès les nuances de ce (trop) court chapitre, la morale est simple : jouer n’apporte pas grand chose en soi, mais commence à devenir réellement intéressant pour les apprentissages quand le jeu est véritablement inséré dans une séquence pédagogique avec de vrais objectifs. Le chapitre concerne surtout les jeux video, mais l’amateur pédago-ludique aura peut être reconnu que ce message ne cesse d’être le nôtre même avec un simple jeu « papier / crayon » depuis le début du réseau.

S’il est possible de continuer la réclame pour ce livre, on ajoutera qu’il comporte un passage sur Sim City, de nombreuses références scientifiques que je vais m’empresser de lire, que les autres chapitres sont tout aussi passionnants en interrogeant systématiquement les discours convenus et incantatoires sur le numérique à l’école (sur le rapport à la motivation, à la pédagogie différenciée, à la lecture, au statut des connaissances et de l’enseignant…). Pour les gens très pressés, la lecture de la conclusion répond aux principales questions, mais je ne doute pas qu’elle donnera de lire cet ouvrage en entier (ce qui ne prendra qu’environ 1 heure car il est moins long qu’un Que Sais-Je ?) et qu’il n’est pas cher, en papier (environ 5 euros) ou en epub (moins de 4 euros).

Et que tout cela me conforte dans tout le bien que je pensais du travail d’André Tricot qui avait déjà écrit moult choses passionnantes et fort utiles pour les documentalistes avec son collègue Jean-François Rouet.

PS : en complément, un billet du site Thot Cursus intitulé « Alors, les serious games en classe ? Ça fonctionne ? » qui renvoie aux analyses les plus sérieuses sur l’intérêt du jeu en classe.

 

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