Ethique ludique : un cas d’école

Demain c’est la rentrée ! Sans doute le bon moment pour rappeler l’une des limites à l’usage du jeu en classe. D’autant que l’actualité récente nous en fournit une excellente illustration. Si l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui, on ne peut au contraire jouer à n’importe quoi.
En ce moment c’est un jeu en ligne, Clodogame, qui défraye la chronique. A tel point que le gouvernement envisage de l’interdire (voir par exemple l’article du nouvel observateur du 31 août).
Rapidement, il s’agit d’un jeu en ligne dans lequel le joueur incarne et gère un SDF parisien. Bien que les auteurs plaident le second degré, tous les préjugés sont là : l’alcool, la manche, la violence … Bref, un jeu qu’on ne recommandera à personne et dont nous n’aurions assurément pas parlé s’il ne nous fournissait une excellente illustration de ce que nous appelons l’éthique ludique (voir le détail sur le site originel du réseau Ludus). Ainsi, en classe (et en dehors de la classe), il est des sujets qui ne peuvent en aucun cas donner lieu à des jeux. Ainsi les atteintes majeures à la dignité humaine et à la vie, par exemple la Shoah ou la traite négrière, sont pour nous des limites infranchissables. Certes, le curseur est parfois difficile à positionner et peut varier au gré des positions philosophiques des uns et des autres. Ainsi, certains peuvent-ils admettre de simuler des conflits, ce que d’autres refusent. Mais d’une manière générale avant de créer ou d’utiliser un jeu en classe, posons nous toujours la question : Comment ce jeu peut-il être perçu par mes élèves ? Quelle image de l’homme et de son action ce jeu propose-t-il ?
Sur ce, bonne rentrée 2009 !

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