Le wargame à l’école

Patrick, collègue du primaire, vient de réaliser l’expérience suivante, que nous lui laissons le soin de décrire :

« Je viens de réaliser un expérimentation pédagogique pendant 3 semaines avec une classe de CM2. Il s’agissait de vérifier si la simulation historique ou wargame (le descendant ludique de l’ancien exercice d’état major nommé kriegspiel), pouvait être utilisé comme un outil pédagogique au service de l’apprentissage de l’histoire au primaire. Cette expérience a eu lieu dans le cadre d’un rapport d’IUFM. Se pose une interrogation sur les compétences mobilisées chez les enfants en adéquation avec l’âge et plusieurs autres questions.
Où en était la classe dans le programme?
Comment faire jouer tous les enfants?
Quels jeux sont suffisamment simples ou simplifiables, avec éventuellement des règles en français?
Il fallait donc un jeu très peu onéreux pour pouvoir être acheté en plusieurs exemplaires et portant dans notre cas sur la période napoléonienne A fur et à mesure des recherches, il ne restait plus qu’une seule catégorie de candidats : les jeux Vae Victis. Il s’agit d’un périodique consacré à ce loisir qui publie dans ses pages tous les deux mois un jeu en encart consacré à la simulation d’une bataille ou d’un conflit. Je commandais donc 5 exemplaires de la bataille des pyramides (VV23) avec lesquels nous avons joué pendant 2 heures. En relation avec les programmes le choix s’est porté sur cette bataille car :
Austerlitz est trop grand et trop complexe
Waterloo n’existe pas (encore)
D’autre batailles nous font tomber dans l’histoire militaire
L’expédition d’Egypte est aussi une expédition scientifique et on a ici une connexion forte avec le programme de 6eme.
L’expérience a été positive.
Sur 22 élèves, 11 demandent à continuer les parties en dehors de leurs temps scolaire, c’est à dire pendant la cantine ou les récréations.
En 1h30, sur 5 parties, 4 ont effectivement démarré et ont vu des mouvement, des combats, et surtout susciter les mêmes questionnements historiques que chez l’adulte et par exemple :
Il s’agit d’un jeu, que s’est il passé réellement?
Que se serait il passé si…?
J’ai utilisé cette tactique, quelle a été celle utilisée historiquement?
Sur les 11 qui continuent l’expérience figurent des enfants qui ont des problèmes avec la pédagogie usuelle (notamment en histoire), leur demandant un investissement personnel qu’ils n’ont pas d’habitude ; des filles, et quelques uns vont visiblement faire un détour par un kiosque un de ces jours pour s’acheter un numéro de ce périodique.
Les évaluations sont en cours de correction et vont être comparées à un échantillon issu de leur enseignement habituel. Les conclusions provisoires sont qu’un tel outil est utilisable au cycle 3, sur quelques points précis du programme, mais surtout que cette façon originale d’enseigner l’histoire apporte chez les élèves un autre regard sur cette discipline. »

A suivre !

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