Un article pour comprendre la classe inversée

Depuis 2012, les expériences de classe inversée se multiplient et sont de plus en plus médiatisées. Née outre-Atlantique en 2004, la pédagogie inversée a été popularisée deux ans plus tard par Salman Khan et son académie virtuelle dont le principe est de « fournir un enseignement de grande qualité à tous, partout » en publiant sur le web des mini-leçons gratuites et stockées sur YouTube. L’objectif de Salman Khan est d’utiliser les vidéos pour réinventer l’éducation.

C’est ce qu’il explique dans cette conférence TED « en démontrant le pouvoir des exercices interactifs et en appellant les enseignants à réviser le contenu d’une classe traditionnelle – en donnant aux étudiants des conférences vidéos à regarder à la maison, et en faisant les « devoirs » dans la salle de classe avec l’enseignant disponible pour apporter de l’aide. »

 

Ce Prezi d’Adeline Colin revient sur la philosophe de la classe inversée et sur sa mise en pratique.

 

Le site http://www.classeinversee.com/ propose de nombreuses ressources

 

 

un article pour comprendre la classe inversée

RETOURS D’EXPÉRIENCES

1. « Expérience de classe inversée en collège » par Pascal Bihouée, professeur de Physique-Chimie. Ce document pdf à télécharger est extrêmement complet et retrace l’évolution du projet pédagogique de Pascal Bihouée et de son site biweb.fr.

« Pendant quelques années, j’ai enseigné en collège et à l’université. De par mes relations amicales et familiales, j’ai également beaucoup de contacts avec le milieu enseignant primaire et maternel. Je suis toujours surpris par l’inventivité et les situations pédagogiques innovantes proposées pour les plus jeunes ; situations favorisant « l’autonomie », l’initiative, l’accompagnement. Ce qui offre un contraste saisissant avec les enseignements «    magistraux    » que l’on rencontre souvent pour les plus grands (collège, lycée et enseignement supérieur).

Personnellement, étant peu intéressé par un enseignement frontal, simplement vertical et trop souvent uniquement transmissif, je cherche le plus souvent possible à trouver des situations où l’élève est en mesure d’agir, d’échanger et de prendre des initiatives. Dès le lancement de mon site internet en 2006, je demandais très régulièrement à mes élèves de se connecter sur le site en classe et ensuite de regarder le défi à résoudre, la mission dont ils avaient la charge. »

2. « Quand les professeurs d’Histoire-Géographie renversent leurs classes », un article en deux parties disponible sur le site ‘L’école de demain’

article 1 : leurs motivations, les effets constatés 

Témoignage de David Bouchillon :

« J’ai toujours mis mes cours en ligne, j’ai toujours cherché à faire en sorte que le cours ne s’arrête pas à la classe, avec la classe inversée, j’ai trouvé un aboutissement … sûrement temporaire ! Depuis septembre, j’améliore la pratique, et surtout la forme. Je crois être à présent arrivé à quelque chose qui me convient. La présentation complète de cette pratique est à lire sur mon site internet pédagogique :https://sites.google.com/site/classe130/home/classe-inversee »

article 2 : quel accueil des élèves, des parents, des supérieurs hiérarchiques ? Les ajustements à envisager

Témoignage de Cyril Delabruyère :

« Par les élèves au début assez mal, puis ils s’y font dans l’ensemble. Par les parents d’élèves, ça dépend  : certains s’interrogent : « C’est quoi votre travail alors si ce sont les enfants qui travaillent pendant le cours ? » « ça devrait pas être à vous de faire le cours » et même un « Vous faites rien alors ? ». D’autres perçoivent le sens de la démarche et y adhèrent. Mes chefs d’établissement ne m’ont jamais rien dit, même s’ils m’ont relayé les inquiétudes de certains parents en me pressant à y répondre. Mon IPR m’a plutôt encouragé dans cette démarche. Je n’utilise pas le terme de « pédagogie inversée ». Cette année, j’ai pour la première fois parlé de « flip class » et ça les a fait « flipper » ! Je pense que si nous devons expliquer et justifier notre pédagogie auprès des différents acteurs de la communauté éducative, des élèves et de leurs parents, mieux vaut éviter de rentrer dans le jargon, dont l’obscurité fait souvent obstacle à la compréhension et à l’acceptation de la démarche. »

3. « La Flip class » : un concept facile à comprendre mais difficile à mettre en place », un article de Mathieu Clément sur le site Aggiornamento hist-géo. L’article fait état d’une expérience de Flip Class en classe de seconde en histoire-géographie.

« Au final, cette expérience, toujours en cours, connaît des ratés et des réussites et mérite d’être poursuivie. L’une de ses qualités est bien de renouveler les pratiques de classe tout en facilitant l’utilisation régulière et valorisante des nouvelles technologies pour les élèves. En France, nos disciplines apparaissent comme étant pionnières en la matière. Elle ne peut être considérée comme une nouvelle méthode miracle (les difficultés rencontrées en témoignent). (…) Un changement de paradigme de l’enseignement est toujours possible et nécessaire. La Flip Class peut être considérée comme un embryon de réponse à une situation pédagogique qui ne se satisfait plus en l’état des recettes du passé pour une grande majorité de nos élèves. »

Un article pour comprendre la classe inversée

UN EXEMPLE DE CLASSE INVERSÉE À L’UNIVERSITÉ

« La salle de classe planétaire », un article du Monde sur Daphné Koller, enseignante à l’université de Stanford qui réfléchit à la façon de rendre le travail en classe plus attractif. « Passer ma vie à aller dans la même salle de classe, faire la même leçon, raconter les mêmes blagues, au même moment…, ce n’est pas une bonne utilisation de mon temps ni de celui des élèves. »

« Lors d’une conférence au Google Education Summit, cette petite brune à l’énergie adolescente assiste à une présentation de YouTube sur l’éducation. Elle bouscule ses voisins, sort en trombe. Elle tient son idée : jusqu’alors, l’élève écoute la leçon en classe (temps passif) et réalise des recherches, des devoirs à l’extérieur (temps actif). Mais si la leçon est disponible en vidéo, l’élève peut la visionner avant le cours et utiliser la classe pour la partie active (brainstorming, questions, cas).

C’est le concept de « flip education », le renversement des tempos et la revalorisation du professeur. Elle n’est pas la première à y penser, elle propose une expérimentation. Le corps professoral dégaine une salve d’a priori : que deviendra l’expérience du face-à-face ? Ne transforme-t-on pas ainsi l’enseignement en marchandise ? Ne va-t-on pas marginaliser un peu plus les Humanités ?

Au même moment, à l’automne 2011, son collègue Andrew Ng met en ligne de façon gratuite un cursus entier (10 semaines) de Stanford sur l’intelligence artificielle. Un tour de force : 400 élèves dans l’amphithéâtre, 100 000 personnes en ligne. 14 000 élèves obtiennent le certificat officiel diplômant. Daphné et Andrew unissent leurs forces. « Les professeurs n’ont pas toujours envie de s’adapter, surtout qu’en général, ils sont bien notés. En revanche, si vous leur dites qu’avec le même cours, ils ne vont pas toucher 40, mais 100 000 personnes d’un coup, alors là, ils vous écoutent ! On reçoit des courriels d’étudiants qui, grâce à ces cours, ont pu trouver du travail partout dans le monde, alors qu’ils n’avaient pas accès à la fac. Vous changez la vie en permettant d’apprendre. Un professeur, au fond, c’est fait pour cela. »

VIDEOS

VIDEO 1 : Un reportage de France 2 : « La classe inversée donne plus d’autonomie aux élèves »

« Fini le temps où l’enseignant dispensait le savoir à des élèves passifs. La leçon est désormais entre les mains des enfants. Chacun la suit, à son rythme, sur un ordinateur. En « classe inversée », le professeur n’entre en scène que pour enchaîner rapidement les exercices pratiques avec ses élèves et « reconstruire ce qui n’est pas assimilé en leur proposant d’autres activités pour arriver à la même compétence pour tout le monde ». Le temps de classe libéré est utilisé pour approfondir, appliquer et assimiler les notions. »

VIDEO 2 : Dans cette vidéo, Annick Arsenault Carter explique aux parents d’élèves la philosophie de la pédagogie inversée et ses attentes en tant que prof de Maths (voir article du Nouvel Obs).

VIDEO 3 : La baladodiffusion vidéo comme moteur de la classe inversée

 

Pour ma part, ce qui m’intéresse dans cette démarche c’est de pouvoir libérer du temps pour les élèves en classe. La pédagogie inversée est une corde de plus à l’arc pédagogique. Work in progress.

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