Le rite initiatique

Dans mon établissement, il est un rite initiatique auquel personne n’échappe : la remise du bulletin trimestriel en main propre aux parents. On fait ça une fois par an par niveau. En 5e, c’était après les conseils de classe du deuxième trimestre.

reunion-parents
Sur le papier, rien de bien fou fou : il s’agit de lire le bulletin en présence des parents et de l’élève, et faire un petit bilan du trimestre. Il n’y a pas de véritable suspens, puisque cela a lieu entre 7 et 10 jours après le conseil de classe, donc l’élève sait déjà s’il a eu « les félicitations », « les compliments », ou une « mise en garde comportement »… Aucune surprise non plus concernant les notes : tout est sur Pronote.
Alors se pose la question : comment rendre cette rencontre utile ? Car personnellement, si je dois rester au collège jusqu’à 20 h, autant que cela serve à quelque chose. Au fil des rencontres, j’ai développé une petite routine, et je me suis dit que cela pourrait peut-être vous intéresser !

Première étape : il n’y a pas de suspens ?? Créons donc du suspens !

La première chose à faire lors d’un rendez-vous de remise de bulletin, c’est… de ne PAS rendre le bulletin. Du moins, pas tout de suite. En effet, si vous donnez le papier aux parents, ils vont se transformer illico en scanner géant à la recherche de la sacro-sainte moyenne générale, et, si vous êtes dans le même établissement que moi, vous demanderont : « Je ne trouve pas la moyenne générale, elle est où ? » (réponse : on ne la fait pas figurer sur les bulletins car on ne la trouve pas vraiment pertinente). Bref. De mon expérience, si on donne un papier à un humain, il le lit. Et s’il lit, c’est qu’il n’écoute pas. Et le but de ce rendez-vous, c’est quand même en premier l’échange. Donc on garde le bulletin dans les mains, on fait un grand sourire et…

Deuxième étape : on veut du dialogue ?? Adressons-nous donc à l’élève !

On pose donc des questions à l’élève (dans la majorité des cas, celui-ci est présent). Je commence par demander à l’élève s’il sait ce qui s’est dit sur lui lors du conseil de classe. En général, l’élève sait s’il a eu une « récompense » (Félicitations/Compliments/Encouragements) ou s’il a eu une mise en garde (Comportement et/ou Travail). Pour les élèves récompensés, je leur demande pourquoi ils l’ont été. Les réponses sont parfois édifiantes… C’est donc le moment de rappeler que les résultats ne sont pas l’unique critère, loin de là, mais que nous prenons également en compte l’attitude, la motivation, la constance… Pour eux qui n’ont « rien » eu, (ou qui ont eu une mise en garde) j’essaie de leur faire analyser pourquoi, à leur avis, ils sont dans cette situation. L’occasion, là encore, de rappeler que d’excellents résultats n’excusent pas les bavardages récurrents, par exemple. Après avoir échangé autour de toutes ces notions, il est temps pour moi de lire lentement à haute voix l’appréciation générale du conseil de classe.

Troisième étape : on veut des résultats ? Définissons des objectifs !

Maintenant que l’appréciation générale a été lue, il est temps d’entrer un peu dans le détail. C’est en général à ce moment que je demande à l’élève de m’indiquer ses points forts, et ses points faibles. La majorité des élèves me répond sur l’axe des matières : « Je suis fort en histoire-géo mais j’ai des difficultés en SVT ». Alors on part de là, mais on essaye d’aller plus loin, notamment en termes d’organisation du travail, de participation en classe, d’implication, de motivation, de ponctualité… Comme je n’ai toujours pas rendu le bulletin, je m’appuie sur les appréciations des professeurs. Par exemple, si ma collègue d’anglais a noté des progrès en participation, mais que la collègue de sciences physiques regrette un manque d’implication, j’aiguille la discussion en ce sens. Une fois qu’on a balayé l’ensemble des matières, je récapitule les objectifs  pour le trimestre suivant : « participer au moins 1 fois par heure en physique », « retravailler mes leçons d’espagnol tous les soirs », « m’avancer davantage en maths »…

Quatrième étape : et les parents dans tout ça? Laissons-leur la parole !

Vous devez vous dire que pour l’instant, les parents sont un peu laissés de côté. C’est vrai. Mais en même temps, ce n’est pas d’eux qu’il s’agit, mais de leur enfant, non ? Bien évidemment, je les laisse intervenir s’ils le souhaitent. Mais souvent, ils écoutent leur enfant, et je trouve ça très bien comme ça. Je trouve cependant leur présence indispensable, car ils sont témoins de tout ce qui est dit, et feront le lien à la maison. À la fin de l’entretien, donc, je leur demande toujours s’ils ont des questions, des points qu’ils veulent aborder, des problèmes qu’ils souhaitent discuter. Pendant ce temps, l’élève peut tranquillement reprendre ses esprits et se dire « ouf, c’est fait, je suis tranquille jusqu’à l’année prochaine ! »

VoilÀ. En écrivant cet article, je me suis dit que pour l’année prochaine, il faudrait que je me prévoie une petite feuille « objectifs », pour pouvoir noter les objectifs de l’élève et lui donner, afin qu’il garde une trace écrite de ce qui s’est dit. Affaire à suivre !

 

Une chronique de Cécile Thivolle

Une réponse

  1. Bonjour à toutes et à tous,

    De tous les profs que j’ai eus durant ma scolarité, ce sont les profs de français qui m’ont apporté quelque chose qui m’a été utile dans ma vie d’adulte. Grâce à eux, ,j’ai connu des écrivains et des poètes que je n’aurais jamais connu sans eux. Et je les remercie du fond du cœur.
    Un prof de maths m’a humilié en me disant que j’étais un âne ( il avait raison ) et que je ne ferai rien de bon dans la vie. Il y a des paroles qui font plus de mal qu’une gifle mais cela ne se voit pas et les parents ne peuvent pas porter plainte comme cela se fait, hélas, de plus en plus
    . Beaucoup de matières ne servent à rien et vous encombrent la mémoire inutilement.
    En terminale j’ai appris, douloureusement, la fonction: Y= ax2 + bx = c.
    Quelle idiotie. Quel gaspillage de temps et d’énergie!
    <>
    Quelle hypocrisie! Quel mensonge!
    80% de ce que j’ai appris à l’école ne m’a jamais servi dans ma vie d’adulte et de citoyen.
    Mais pour passer le bac, tu es obligé de savoir par cœur tout un ensemble de fatras inutiles.
    Au moyen âge les »escoliers » apprenaient par cœur , à l’endroit et à l’envers le contenu d’un manuel
    Depuis, le système éducatif n’a pas beaucoup évolué.
    Je suis injuste. Il y a d’excellentes choses dans l’Education Nationale.
    Hier, une collègue m’a appris qu’un :  » référentiel bondissant aléatoire  » c’était tout bêtement un ballon de .rugby.
    On prend vraiment les instits et les profs pour des crétins.
    C’est peut-être’ vrai à près tout. Pour avaler pareilles couleuvres.
    L’autre imbécile, le ministre Claude Allègre, a inventé une formule choc: <> Au lieu de dire des âneries et calomnier les profs en disant qu’ils étaient souvent absents, il aurait mieux fait de rester dans son laboratoire à disséquer des souris et enc…. les mouches;

    Quel sera le nouveau ministre de L’Education Nationale avec le nouveau gouvernement?

    Nous aurons bientôt la réponse.

    D’ici là, je souhaite à toutes et à tous, une bonne fin d’année scolaire et de bonnes VACANCES sur un plage de sable fin à l’ombre des cocotiers.

    jacques san.

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