Ma classe de 1ère DT

podo Classe de première DT

Ils devaient être la dernière classe de Première DT (Diplôme Technicien) du lycée, suite à la création l’an prochain d’un Bac pro appareillage. Suite à des nécessités de « montée de filière », ils seront « l’avant dernière classe de première DT ». Cette année, dans cette classe, 17 élèves, 6 en podo-orthèse, et 11 en ortho-prothèse. Au départ, ils étaient 18, et 1 élève a déserté très vite les cours.

En podo, 4 sont mes anciens élèves de CAP ; 1 est aussi issu d’un CAP bottier, et il est dyspraxique. Le dernier vient d’un CAP podo en EREA, et est appareillé. Il est dyslexique, se fatigue vite à l’écrit, et retient mal. Il se décrit comme impulsif, n’est pas content de sa scolarité actuelle, mais pense que rien ne peut être fait pour améliorer son ressenti, ni ses résultats. Il se voit au chômage dans les 5 prochaines années.

En prothèse, 4 sont aussi mes anciens élèves de CAP prothèse ; l’un se décrit comme invisible. Ça me fait comme un coup de couteau. Un autre comme sympathique, gentil et respectueux. Les deux autres n’ont pas donné/trouvé de mot pour se caractériser. Un autre élève a un CAP, et est hyperactif. Une élève a un bac S, mais a refusé en début d’année que l’on intercède pour qu’elle passe directement en Terminale DT. Elle se dit simple, authentique et curieuse. Elle aimerait une meilleure cohésion dans la classe. Un autre vient d’un CAP en province, il se dit curieux et timide, et dans les 5 prochaines années, il aimerait être accepté en BTS et trouver une femme. Il vit seul à Paris, car sa famille vit en province. Un autre est issu d’une 1ère bac pro électricité. Il est appareillé suite à un accident. Il se décrit comme spontané, est content de sa réorientation, et souhaiterait vivre à l’étranger. Un autre était déjà en 1ère DT mais en province l’an dernier. Il vit avec son frère à Paris, est dyslexique, se plait dans cette filière, et souhaiterait poursuivre en BTS, puis passer 1 an dans un pays anglo-saxon. Un élève vient de 2nde générale, est dyslexique et dysorthographique, se décrit comme déterminé, est sportif (triathlon). Est plus ou moins satisfait de son orientation, mais souhaiterait que les élèves perturbateurs soient « virés ». Il aimerait poursuivre en BTS, fonder une famille et devenir Président du monde. Enfin, la dernière a un BMA de graphisme et de décors. Elle est plus âgée et n’était pas scolarisée l’an dernier. C’est une grande bavarde, elle est contente de sa scolarité, qu’elle aimerait poursuivre par un BTS en alternance.

Pour synthétiser, 3 élèves sont dyslexiques, dont 1 dysorthographique, 1 est dyspraxique, 1 autre hyperactif, la plupart sont assez bavards. 1 est assez absentéiste.

2 sont appareillés, l’un suite à une maladie, l’autre suite à un accident.

Celui qui est en podo est totalement fermé, hermétique. Il refuse mon aide, mais me reproche de ne pas savoir l’écouter. Il est là parce que ses parents l’ont voulu, mais lui voudrait arrêter. A l’avant dernier cours, il y a eu pas mal d’absents. Pas lui. Et pour une fois, il a demandé aux camarades devant lui de lui réexpliquer un exercice. Ensuite, en labo de physique, le cours sur les hydrocarbures a eu l’air de l’intéresser, même si pour une fois c’était plus théorique que pratique…

Un de mes anciens élèves a été harcelé pendant ses 2 années de CAP podo. Il est en grande difficulté, lui aussi. Je vous en ai déjà parlé.

Ce n’est toujours pas top, en maths, mais il y a du mieux. Un cousin le fait travailler, et il se propose pour corriger des exercices au tableau. Il prend de l’assurance.

Et aujourd’hui, je suis contente : sur le petit questionnaire que j’ai remis à mes élèves à la fin de la dernière séance, à la question « êtes-vous content de votre scolarité actuelle, correspond-elle à vos désirs, vos attentes ? », sa réponse est « oui, parce que je me sens bien ».

Une chronique de Marine Cat.

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