Alors qu’il s’agit maintenant de dépasser l’émotion, de reprendre un cours normal, nous re-publions le texte proposé par Laurence Hansen-Löve publié alors que Charlie Hebdo faisait polémique pour la publication de caricature.

Depuis le début du XXIe siècle, le thème du blasphème est devenu un lieu commun. De fait, depuis quelques années, un certain nombre d’événements, d’actes ou performances artistiques supposés « blasphématoires » ont défrayé la chronique et suscité la colère de milliers ou de millions de croyants fervents qui se sont estimés « offensés ».

On citera en premier lieu l’affaire des caricatures de Mahomet du journal Jyllands en 2005.

Plus près de nous, ce sont des événements « artistiques » visant la religion chrétienne qui ont suscité la colère, notamment en France, des catholiques traditionalistes (le tableau Piss Christ, de Andres Serrano, 1987, le film La dernière tentation du Christ, Martin Scorsese, 1988, et, en 2011, les pièces de théâtre : Sur le concept du visage du fils de Dieu, 2011, Romeo Castellucci et Golgota Picnic, Rodrigo Garcia, 2011).

Aujourd’hui, ce sont les caricatures du prophète Mahomet publiées dans le journal Charlie Hebdo qui défrayent la chronique.

On peut donc se demander si les indignations et les protestations occasionnées par des œuvres ou des actes jugés « blasphématoires » sont révélatrices de l’intensité persistante des sentiments religieux, y compris dans un contexte laïc, ou bien si elles traduisent une forme insupportable d’intolérance pour des nations dont la tradition de libre pensée, héritée des Lumières, est désormais dominante.

Laurence Hansen-Löve, professeur de philosophie, vous propose un sujet corrigé gratuit niveau Prépa Sciences Po pour répondre à cette question : « Où commence, où finit le blasphème ?« 

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4 réponses

  1. C’est gentil de publier. Nous n’offensons d’ailleurs personne..
    Oui, le débat d’idées est intéressant. Il m’a semblé que vous ne trouvez pas de réponse à l’interdit qu’a subi l’humouriste Dieudonné.
    Je ne suis pas français ni ne vis en france mais en se plaçant au centre du jeu, se posant comme terre de « liberté d’expression » il me semble que personne n’ait finalement raison d’interdire des spectacles sous prétexte de blesser des sensibilités quelconques. Si tel est le cas, pourquoi chercher tant à blesser les musulmans? Je partage votre avis que les droits et libertés se combinent mais voyez combien la limite entre les deux est confuse. Je ne suis pas contre le citoyen juif ordinaire qui, ma foi, ne demande qu’à vivre. Pourquoi lui ôter cette vie! Mais je ne comprend pas comment on peut ECRASER tant de personnes à Gaza et ça ne fait marcher personne. Expliquez-moi un peu la limite entre le droit et la liberté dans ce cas.

    Voilà comment Larousse (online) définit laïcité: Conception et organisation de la société fondée sur la SEPARATION de l’ÉGLISE et de l’ÉTAT et qui exclut les Églises de l’exercice de tout pouvoir politique ou administratif, et, en particulier, de l’organisation de l’enseignement. (Le principe de la laïcité de l’État est posé par l’article 1er de la Constitution française de 1958.) Qu’est-ce que tout cela a donc à s’acharner aux pratiques privées musulmanes? N’est-ce pas une intrusion dans la vie PRIVEE que vous semblez défendre?
    Merçi

  2. La liberté d’expression devrait être totale. Nous voulons convenir avec vous. Mais pourquoi cette règle ne s’appliquerait-elle pas à tous? Pourquoi devrait-on interdire par exemple les spectacles de l’humouriste Dieudonné? A cause de cette justice à plusieurs vitesses ou pour mieux parler, votre gout pour l’injustice, sur bien de domaines de la vie sociale dans votre pays, les opprimés se revoltent. Vous les poussez à l’extrémisme et bien évidemment vous en payez le prix.
    Je suis musulman, je suis contre tout meurtre. Mais c’est curieux de voir que Israel a écrasé des enfants des femmes des hommes par miliers il y a quelques semaines et les dirigeants du monde l’ont bien vu mais ils n’ont pas marché. C’est stupide de penser qu’en semant des injustices qu’on recolte autre chose que la terreur.
    Sous le pseudo principe de « Laicité » la france taille des lois sur mesure contre des pratiques musulmanes. Vous poussez les gens à l’extremisme et ça vous fait pleurer?
    Je le dis, je suis musulman salafiste et je suis opposé à toute action violente. Que la france se regarde dans son miroir. Elle risque de payer plus lourd que cela. On ne le souhaite pas car des innocents paient le prix pour des politiques que d’aventuriers politiciens imaginent.

    1. Comme vous le voyez, nous publions votre commentaire. Pour autant, je crains que l’idée d’une liberté totale ne soit une chimère. Les droits et libertés se combinent, s’ajustent les uns aux autres. La liberté d’expression doit par exemple s’ajuster au respect de la vie privée. Enfin, je crois également que vous vous trompez en qualifiant le principe de laïcité de « pseudo principe ». C’est au contraire un principe fort, sans doute particulier en France, fondateur de notre système politique républicain, mais c’est un véritable principe. Bien à vous. La rédaction.

  3. Le « respect de la religion » est-elle devenue une phrase codée signifiant la « peur de la religion » ? Les religions, comme toutes les autres idées, ne méritent-elles pas la critique, la satire et, notre intrépide irrespect. »

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